Tout le monde a déjà entendu parler des pompiers volontaires. Mais connaissez-vous les ambulanciers volontaires? Il s’agit d’un programme mis de l’avant par le gouvernement suite aux récentes coupures dans le système de santé. Pour avoir moins d’ambulanciers à rémunérer, on fait appel à des bénévoles pour acheminer certains patients vers l’hôpital.
Vous en avez sûrement déjà croisé un, d’ailleurs. Ça vous arrive, pendant vos balades en voiture, qu’un autre véhicule surgisse derrière vous et vous colle au pare-chocs, vous forçant à accélérer? C’est un ambulancier volontaire! Évidemment, ils n’ont pas de gyrophares, alors ils font des grands signes pour qu’on se tasse et utilisent leur système de son en guise de sirène.
La plupart du temps, c’est des petits modeles sport - pour la vitesse - ou des pick-ups, des mini-fourgonnettes – pour l’espace, le confort. Souvent aussi, ils ont les vitres teintées, par souci d’intimité pour le patient. On les voit fréquemment dépasser par la droite et zigzaguer entre les autos sans avoir le temps de signaler. Quelle autre théorie expliquerait de tels comportements? Il n’y a aucun doute, ce sont les plus grand héros de notre époque; ils risquent nos vies pour sauver celle d’un étranger.
Mais voilà ou je veux en venir. Un ambulancier volontaire ne payera pas plus cher qu’un autre pour assurer son véhicule, même si son métier présente de grands dangers d’accidents. Toutefois, en 2002 au Québec, on discrimine encore les individus selon l’âge et le sexe.
Si t’es un gars, tu vas payer plus cher pour t’assurer; C’EST LA LOI! Et on explique ça par le fait que les hommes sont impliqués dans plus d’accidents que les femmes. Moi, je vous demande: si c’était l’inverse, que les femmes faisaient plus d’accidents que nous, pensez-vous vraiment qu’on leur chargerait plus cher? L’idée serait à peine lancée que tous les regroupements de femmes seraient déjà rendus devant le parlement avec leur pancartes, et ça se comprend.
Le pire, c’est qu’on n’en ferait pas d’accidents si ce n’était pas des femmes. Je m’explique. Quelles sont les causes d’accidents les plus fréquentes? L’alcool au volant? Le gars qui se soûle pour oublier que sa femme vient de le laisser - ou pire encore – qu’elle est encore là, il prend le volant; Bang! Nos assurances montent! La vitesse: le gars qui a hâte de se rendre chez sa blonde, ou qui se sauve de sa femme. Ou si la fille est avec lui dans l’auto, le gars veut l’impressionner, va un peu vite; Bang! Nos assurances remontent! La distraction: le gars qui regarde une belle fille sur le trottoir pis il rentre dans un autre char. Bang! Nos assurances montent encore! Et quand on a un accident à cause des conditions climatiques, c’est la faute à qui? Dame Nature!
On discrimine également selon l’âge. En bas de 25 ans, tu payes plus cher que les autres. Moi, j’ai 24 ans et demi. Qu’est-ce qui va se passer la veille de mon anniversaire à minuit? Une nouvelle terminaison nerveuse va se créer dans mon cerveau? Du même coup, je vais perdre mon penchant pour l’alcool, la vitesse et la distraction?
Au dernier référendum, il me manquait exactement 7 jours pour avoir le droit de vote. J’ai pas changé d’idée pendant la semaine! À 17 ans, j’étais au sommet de mon intelligence. Pourtant, à ce stade-là, j’avais les mêmes droits qu’un prisonnier. Les vieux séniles qui savent même pas qu’ils existent ont le droit de voter. Y’avait même des gens décédés sur la liste électorale. Les immigrants ont le droit de vote après avoir passé 5 ans ici. J’ai passé 17 ans et trois quart icitte!!!
Un gars de moins de 25 ans peut même pas s’acheter un véhicule récent tellement ça couterait cher en assurances. Ça fait qu’on est obligés de rouler dans des vieux bazous finis. C’est pas dangereux ça? La petite fille de 16 ans se promène dans son auto de l’année qui lui coûte rien pis en arrière t’as un gars de 24 ans et demi en lada. La fille ralenti brusquement pour laisser passer un ambulancier volontaire. Qu’est-ce qui se passe? BANG! Nos assurances remontent!
Sunday, September 21, 2008
Dialogue avec un Cochon
Policier: Qu’est-ce qui s’est passé monsieur?
Moi: Si je me fie à mon auto, j’dirais que j’viens d’avoir un accident.
- Bon, on va devoir remorquer votre véhicule sur l’accotement. Parce que comme ça, c’est pas très sécuritaire.
- Ben oui, c’est tu bête hein? Me semble qu’en répétition, je l’avais mieux que ça.
- Êtes-vous la seule personne impliquée?
- Ben, j’pense qu’on pourrait impliquer l’animateur de radio, son goût douteux m’a forcé à mettre un CD pendant que j’étais dans une courbe, c’est dangereux!
- Vous êtes pas blessé? Pas besoin d’aller à l’hôpital?
- Ben, ça fait mal quand je respire...
- Attendez-moi, j’vais aller remplir le rapport. Appuyez-vous sur l’auto-patrouille et restez calme.
- Rester calme?!? J’viens de foncer dans un muret de béton à 130 km/h, pis en plus j’vas être en retard au ciné-parc!
- Pardon? Vous rouliez à combien?
- Euh... 100?
- OK, évitez de bouger votre cou, vous avez subi un impact à haute vélocité. Dites-moi quel jour on est.
- Je sais pas, je travaille de nuit.
- Quel mois?
- Juin, juin.
- O.K. Là, mon collègue va aller voir si le parapet a été endommagé. Si c’est le cas, vous allez devoir payer pour le faire réparer.
- Sur ma liste de priorités, c’est dans le top 200. Juste après la couleur de la margarine.
- Vous savez, ça fait 4 accidents au même endroit en moins de 24 heures, dont 2 accidents graves.
- Le mien, c’est tu un accident grave?
- Ben non, y’a pas de blessés.
- Au fait, pourriez-vous m’amener à l’hôpital? J’aimerais autant pas prendre de chances, ça a fessé fort.
- Vous voulez y aller maintenant? Vous auriez dû le dire tantôt, va falloir que je refasse un rapport, avec blessé.
- Avoir su que ça ferait autant de paperasse, j’me serais pas donné la peine de survivre...
- Connaissez-vous quelqu’un qui pourrait vous emmener à l’hôpital?
- Oui, un chauffeur d’ambulance.
- Les ambulances c’est pas des taxis, monsieur. C’est pour les vraies urgences.
- Ah, si j’avais pas eu d’accident aussi! Je pourrais y aller avec mon auto. Resterait juste à savoir dans quelle ville on est...
- Bon, OK. J’vas te l’appeler ton ambulance, ils vont être ici dans 5 minutes.
- Wow, j’suis vraiment gâté! Ça donne le goût de se planter plus souvent!
- Ça me fait penser à un accident semblable à ça l’été passé. Le gars sort du char pis il se promène comme si de rien n’était. J’lui demande s’il veut aller à l’hôpital. Il dit “Non, j’suis correct!”. Le lendemain, je reçois un téléphone; le gars était mort!
- Vous voyez, c’est un peu pour ça que je veux y aller.
- Mais c’est quoi qui s’est passé au juste?
- J’écoutais la chanson “Break, Dérape, Scrap Ton Char” du groupe “Mauvaise Influence”
- Quand c’est pluvieux comme ça, il faut rouler moins vite. Surtout quand c’est une route qu’on connait pas.
- Ouin, le mur me l’avait expliqué.
- En attendant l’ambulance, je vais vous faire subir l’alcootest. C’est la procédure normale.
- Ben, j’ai de la misère à respirez présentement.
- Vous refusez de coopérer? Vous êtes en état d’arrestation, tout ce que vous dites pourra être retenu contre vous. Vous pouvez exiger la présence d’un avocat...
Moi: Si je me fie à mon auto, j’dirais que j’viens d’avoir un accident.
- Bon, on va devoir remorquer votre véhicule sur l’accotement. Parce que comme ça, c’est pas très sécuritaire.
- Ben oui, c’est tu bête hein? Me semble qu’en répétition, je l’avais mieux que ça.
- Êtes-vous la seule personne impliquée?
- Ben, j’pense qu’on pourrait impliquer l’animateur de radio, son goût douteux m’a forcé à mettre un CD pendant que j’étais dans une courbe, c’est dangereux!
- Vous êtes pas blessé? Pas besoin d’aller à l’hôpital?
- Ben, ça fait mal quand je respire...
- Attendez-moi, j’vais aller remplir le rapport. Appuyez-vous sur l’auto-patrouille et restez calme.
- Rester calme?!? J’viens de foncer dans un muret de béton à 130 km/h, pis en plus j’vas être en retard au ciné-parc!
- Pardon? Vous rouliez à combien?
- Euh... 100?
- OK, évitez de bouger votre cou, vous avez subi un impact à haute vélocité. Dites-moi quel jour on est.
- Je sais pas, je travaille de nuit.
- Quel mois?
- Juin, juin.
- O.K. Là, mon collègue va aller voir si le parapet a été endommagé. Si c’est le cas, vous allez devoir payer pour le faire réparer.
- Sur ma liste de priorités, c’est dans le top 200. Juste après la couleur de la margarine.
- Vous savez, ça fait 4 accidents au même endroit en moins de 24 heures, dont 2 accidents graves.
- Le mien, c’est tu un accident grave?
- Ben non, y’a pas de blessés.
- Au fait, pourriez-vous m’amener à l’hôpital? J’aimerais autant pas prendre de chances, ça a fessé fort.
- Vous voulez y aller maintenant? Vous auriez dû le dire tantôt, va falloir que je refasse un rapport, avec blessé.
- Avoir su que ça ferait autant de paperasse, j’me serais pas donné la peine de survivre...
- Connaissez-vous quelqu’un qui pourrait vous emmener à l’hôpital?
- Oui, un chauffeur d’ambulance.
- Les ambulances c’est pas des taxis, monsieur. C’est pour les vraies urgences.
- Ah, si j’avais pas eu d’accident aussi! Je pourrais y aller avec mon auto. Resterait juste à savoir dans quelle ville on est...
- Bon, OK. J’vas te l’appeler ton ambulance, ils vont être ici dans 5 minutes.
- Wow, j’suis vraiment gâté! Ça donne le goût de se planter plus souvent!
- Ça me fait penser à un accident semblable à ça l’été passé. Le gars sort du char pis il se promène comme si de rien n’était. J’lui demande s’il veut aller à l’hôpital. Il dit “Non, j’suis correct!”. Le lendemain, je reçois un téléphone; le gars était mort!
- Vous voyez, c’est un peu pour ça que je veux y aller.
- Mais c’est quoi qui s’est passé au juste?
- J’écoutais la chanson “Break, Dérape, Scrap Ton Char” du groupe “Mauvaise Influence”
- Quand c’est pluvieux comme ça, il faut rouler moins vite. Surtout quand c’est une route qu’on connait pas.
- Ouin, le mur me l’avait expliqué.
- En attendant l’ambulance, je vais vous faire subir l’alcootest. C’est la procédure normale.
- Ben, j’ai de la misère à respirez présentement.
- Vous refusez de coopérer? Vous êtes en état d’arrestation, tout ce que vous dites pourra être retenu contre vous. Vous pouvez exiger la présence d’un avocat...
Comment suis-je devenu auteur?
Au printemps 2002, l'École Nationale de l'Humour (ENH) a lancé un appel à tous dans les médias afin de combler une pénurie de candidats pour son volet "auteurs". À l'époque, je travaillais pour une quincaillerie. C'était mon premier emploi sérieux, et j'étais sur le point de le lâcher, parce que la routine me rend fou.
Je ne savais pas que l'École de l'Humour formait des auteurs. En fait, je ne savais même pas que le métier d'auteur humoristique existait. Ayant grandi en regardant Yvon Deschamps et RBO, j'assumais que, comme eux, tous les humoristes écrivaient leurs propres textes.
Ceux qui désiraient s'inscrire au volet "auteurs" de l'ENH devaient soumettre deux textes humoristiques, soit un monologue et un dialogue. Je ne me considérais pas doué pour l'écriture ni pour l'humour, mais je me suis quand même prêté au jeu, question d'ajouter un peu de suspense à ma vie hautement répétitive.
Je ne connaissais rien aux procédés humoristiques, alors j'y suis allé au pif, en écrivant sur des comportements que je trouvais stupides. J'ai soumis un monologue intitulé "Les Ambulanciers Volontaires", où je dénonçais les fous du volant, et "Dialogue avec un Cochon", inspiré de ma conversation avec un policier insensible, après que j'aie frôlé la mort dans un accident d'auto.
Quelques semaines plus tard, j'ai été convoqué à une entrevue. Dans ma tête, j'imaginais que l'École de l'Humour était euh... une école. Une grosse bâtisse verte dont l'entrée était le sourire géant d'un bonhomme Juste Pour Rire. Mais c'était en fait des locaux anonymes, au troisième étage d'un édifice à bureaux, et à peine plus grand que mon appartement.
En attendant mon tour pour l'entrevue, j'observe les photos de finissants sur les murs. La plupart des autres candidats, eux, se connaissent déjà. Ils parlent des humoristes de la relève, dont les noms ne me disent absolument rien. Et quand un enseignant ou un membre de la direction passe, ils les saluent comme s'ils étaient de vieux amis.
Parce que la majorité des candidats avaient suivi les cours du soir à cette même école, avec ces mêmes enseignants et sous cette même direction. Moi, je ne savais même pas que ces cours du soir existaient mais, apparemment, c'est pratiquement un pré-requis pour quiconque veut s'inscrire au programme régulier.
L'heure de mon entrevue arrive enfin. On me demande quels humoristes j'admire. "Yvon Deschamps et RBO". Ensuite, quels humoristes je trouve mauvais. "Les Denis Drolet, les Mecs Comiques, Dominic et Martin. Je devrais peut-être pas dire ça, j'ai vu sur les photos qu'ils étaient tous passés par ici..."
À savoir pourquoi je veux devenir auteur humoristique, j'explique que j'ai un excellent emploi en ce moment, très stable et très bien rémunéré, mais que je me fous de l'argent et que je vais bientôt démissionner, que je sois accepté ou non à l'ENH. Et l'intervieweur, lui-même auteur, me répond que si l'argent ne m'intéresse pas, l'écriture est le bon métier pour moi.
Sur plus de cent candidats, l'école en accepte un maximum de 12. Voyant que les autres avaient beaucoup plus d'expérience et de contacts que moi, j'estime mes chances à exactement 0%. Mais je ne me décourage pas. Je me dis que je vais m'essayer à nouveau l'année suivante et qu'en attendant je pourrai suivre les cours du soir. J'aurai aussi un an de plus pour amasser le fameux 7000$ qu'il en coûtait, à cette époque, pour suivre la formation à temps plein.
Le lendemain de l'entrevue, l'ENH m'appelle, pour me dire que j'ai été accepté. Et que ce n'est pas une blague.
Imaginez comment les autres candidats devaient être poches pour se faire battre par un employé de quincaillerie...
Je ne savais pas que l'École de l'Humour formait des auteurs. En fait, je ne savais même pas que le métier d'auteur humoristique existait. Ayant grandi en regardant Yvon Deschamps et RBO, j'assumais que, comme eux, tous les humoristes écrivaient leurs propres textes.
Ceux qui désiraient s'inscrire au volet "auteurs" de l'ENH devaient soumettre deux textes humoristiques, soit un monologue et un dialogue. Je ne me considérais pas doué pour l'écriture ni pour l'humour, mais je me suis quand même prêté au jeu, question d'ajouter un peu de suspense à ma vie hautement répétitive.
Je ne connaissais rien aux procédés humoristiques, alors j'y suis allé au pif, en écrivant sur des comportements que je trouvais stupides. J'ai soumis un monologue intitulé "Les Ambulanciers Volontaires", où je dénonçais les fous du volant, et "Dialogue avec un Cochon", inspiré de ma conversation avec un policier insensible, après que j'aie frôlé la mort dans un accident d'auto.
Quelques semaines plus tard, j'ai été convoqué à une entrevue. Dans ma tête, j'imaginais que l'École de l'Humour était euh... une école. Une grosse bâtisse verte dont l'entrée était le sourire géant d'un bonhomme Juste Pour Rire. Mais c'était en fait des locaux anonymes, au troisième étage d'un édifice à bureaux, et à peine plus grand que mon appartement.
En attendant mon tour pour l'entrevue, j'observe les photos de finissants sur les murs. La plupart des autres candidats, eux, se connaissent déjà. Ils parlent des humoristes de la relève, dont les noms ne me disent absolument rien. Et quand un enseignant ou un membre de la direction passe, ils les saluent comme s'ils étaient de vieux amis.
Parce que la majorité des candidats avaient suivi les cours du soir à cette même école, avec ces mêmes enseignants et sous cette même direction. Moi, je ne savais même pas que ces cours du soir existaient mais, apparemment, c'est pratiquement un pré-requis pour quiconque veut s'inscrire au programme régulier.
L'heure de mon entrevue arrive enfin. On me demande quels humoristes j'admire. "Yvon Deschamps et RBO". Ensuite, quels humoristes je trouve mauvais. "Les Denis Drolet, les Mecs Comiques, Dominic et Martin. Je devrais peut-être pas dire ça, j'ai vu sur les photos qu'ils étaient tous passés par ici..."
À savoir pourquoi je veux devenir auteur humoristique, j'explique que j'ai un excellent emploi en ce moment, très stable et très bien rémunéré, mais que je me fous de l'argent et que je vais bientôt démissionner, que je sois accepté ou non à l'ENH. Et l'intervieweur, lui-même auteur, me répond que si l'argent ne m'intéresse pas, l'écriture est le bon métier pour moi.
Sur plus de cent candidats, l'école en accepte un maximum de 12. Voyant que les autres avaient beaucoup plus d'expérience et de contacts que moi, j'estime mes chances à exactement 0%. Mais je ne me décourage pas. Je me dis que je vais m'essayer à nouveau l'année suivante et qu'en attendant je pourrai suivre les cours du soir. J'aurai aussi un an de plus pour amasser le fameux 7000$ qu'il en coûtait, à cette époque, pour suivre la formation à temps plein.
Le lendemain de l'entrevue, l'ENH m'appelle, pour me dire que j'ai été accepté. Et que ce n'est pas une blague.
Imaginez comment les autres candidats devaient être poches pour se faire battre par un employé de quincaillerie...
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