Friday, July 24, 2009

La sécurité se cache pour mourir

Voici la version originale d'un article écrit par moi pour La Presse, avant qu'il soit amputé de certains passages:

Vous l’ignorez peut-être, mais votre sécurité est présentement en danger. Surtout si vous lisez ceci en conduisant votre auto. Ou en fumant une cigarette dans une usine de feux d’artifice. Ou si vous utilisez ce journal au lieu d’un parachute. Voici donc quelques conseils pratiques pour ceux qui souhaitent vivre longtemps. Pour les autres, il y a toujours l’Afghanistan. (Si vous êtes déjà mort, lisez quand même ce billet, vous y apprendrez peut-être la cause de votre décès.)

La mort, c’est une quadraplégique qui fait du porte à porte. On ne sait pas comment, mais elle finit toujours par frapper. Peu importe qui vous êtes, dites-vous que quelqu’un quelque part veut votre peau. Probablement un grand brûlé.

La sécurité, c’est comme un vieux pervers dans un wagon de métro : ça touche tout le monde. Alors, arrêtez de perdre votre temps à faire des activités inutiles, comme dormir et manger, et occupez-vous de votre sécurité. De toute façon, on ne sait jamais quand une sacoche va nous étrangler pendant notre sommeil ou quand une malchance – ou un bloc de béton – va nous tomber dessus, au beau milieu d’un repas.

Vous êtes en train de vous baigner quand il vous vient une envie folle de manger des roties? Utiliser un grille-pain dans votre piscine n’est pas une bonne idée : ça laisse des miettes de pain dans l’eau. Mais, si vous le faites quand même, vous allez être très vite débarrassé de votre faim. Et en plus, personne ne vous demandera de ramasser les miettes de pain.

Vous voulez visiter un pays étranger, mais vous redoutez d’y être la victime du trafic d’organes? Laissez vos organes à la maison. Prendre l’avion vous donne la frousse, car vous craignez d’être blessé dans un éventuel accident? Les statistiques devraient vous rassurer : la plupart des écrasements d’avion ne font aucun blessé. Juste des morts.

En matière de sécurité – comme dans l’industrie pornographique – ceux qui survivent le plus longtemps sont les mieux équipés. Si vous travaillez dans une tour à bureaux, il est important de toujours avoir un extincteur près de vous. Comme ça, si un incendie se déclare et que vos collègues se bousculent pour évacuer la tour, vous pourrez passer devant eux en les assommant avec l’extincteur.

En voiture, pour des raisons de sécurité, le cellulaire est maintenant interdit au volant. Procurez-vous un appareil mains-libres. Comme ça, vous aurez plus de facilité à tenir votre bière.

À la maison, verrouillez toujours vos portes, avant d’aller vous coucher. Et prenez soin de fermer la porte patio. Même si vous vivez au 17ième étage. Sinon, vous risquez d’apprendre de façon assez brutale que vous étiez somnambule.

Vous voulez retourner à l’école, mais vous avez peur qu’une fusillade y survienne? Prenez des cours par correspondance. Mais si vous recevez une lettre de votre école qui semble contenir des balles de fusil, ne l’ouvrez pas.

Si vous avez l’intention de sauter dans l’enclos des tigres, au Parc Safari, assurez-vous d’avoir une trompette dans la main. Ça ne fera pas fuir les tigres, mais ça va rendre votre mort beaucoup plus comique, ce qui augmentera votre popularité sur YouTube.

Et, finalement, voici un dernier conseil : ne jamais suivre un conseil de sécurité offert par des humoristes (à part celui-ci).

Thursday, July 23, 2009

Jofride le chaton

Je connais ma co-animatrice à la radio depuis dix ans. Et depuis que je la connais, elle a toujours eu la même grosse chatte noire. Sa chatte était tellement vieille qu'elle s'appelait Maxou, du nom de cette chanson de Vanessa Paradis.

Or, la semaine dernière, quand je suis allé chez ma co-animatrice pour y enregistrer notre émission hebdomadaire, Maxou n'était pas là. Elle s'était sauvée par une porte ou une fenêtre laissée ouverte par inadvertance, cinq jours plus tôt. J'ai donc suggéré qu'on aille faire un tour au Berger Blanc, pour voir si elle ne s'y trouverait pas.

Une fois sur place, en scrutant du regard les cages des nouveaux arrivants, on a rapidement constaté qu'il n'y avait pas de Maxou. Que des chats beaucoup plus jeunes, qui miaulaient pour qu'on les adopte.

À travers cette cacophonie féline, on a entendu un cri étrange, à mi-chemin entre le cri d'une corneille et celui d'un mouton. En cherchant l'origine de ce son, pour voir quel animal bizarre s'était fait passer pour un chat, on a vu que ce miaulement ridiculement drôle provenait d'un chat d'apparence tout à fait normale. Rassurés, nous avons quitté les lieux.

Pour moi, le premier critère d'adoption d'un animal, c'est qu'il soit drôle. Par exemple, si j'adoptais un chien, ce serait à coup sûr un chien saucisse. Dans la semaine qui a suivi, j'ai donc repensé à ce chat qui ne savait pas miauler et j'ai songé à l'adopter puisque, comme lui, je suis un mésadapté de ma race.

Quand ma co-animatrice m'a informé qu'elle voulait retourner au Berger Blanc, une semaine après notre première visite, je me suis donc offert pour y aller avec elle, en ajoutant que si le chat aux sons infâmes était encore là, je l'adopterais peut-être. Mais il n'était pas là. Et comme il n'était pas particulièrement joli, et qu'il avait un cri repoussant, il n'avait probablement pas été adopté. Il était sans doute parti en voyage en Euthanasie.

Mais l'idée d'avoir un chat avait fait son chemin dans ma tête. Alors j'ai regardé les chats disponibles, qui savaient tous miauler, malheureusement, et j'ai arrêté mon choix sur un chaton de deux mois et demi, beige et blanc, mâle, aux yeux verts comme moi et qui était né autour du 6 mai dernier, le jour de ma demi-fête. 120$ plus tard, j'avais mon premier animal de compagnie à moi tout seul. Et j'ai nommé Jofride.

Wednesday, July 15, 2009

Un milliard de secondes

Je viens d'atteindre, aujourd'hui, l'âge vénérable d'un milliard de secondes. Et je vais en profiter, car les chances que je me rende au deuxième milliard sont plutôt minces.