Je le connais bien, mon voisin de gauche. Je le connais... bien malgré moi. À chaque fois que je sors de mon appartement, ce qui est quand même assez rare, il sort au même moment du sien, comme par hasard, et me fait la conversation. Déjà que par son poids, il est difficile à ignorer ou à contourner, en plus son appartement est situé entre le mien et l'escalier, ce qui fait de moi l'otage idéal.
Je commence à me demander s'il ne passe pas ses journées entières à écouter mes allées et venues à l'aide d'un stéthoscope collé au mur, et à se chercher un prétexte pour sortir en même temps que moi, question de me raconter les derniers détails croustillants de ses opérations aux genoux.
"Je l'entends, il prend sa douche! Ça veut dire qu'il va sortir bientôt! Vite, je dois trouver quelque chose à jeter dans la poubelle du balcon, si je veux lui bloquer le chemin. Il n'y verra que du feu! Faut absolument que je lui annonce que je me suis acheté un petit chien mongol..."
La dernière fois, c'était pour me dire qu'il déménageait. Il s'est chicané avec sa femme. Je sais pas comment elle a fait pour l'endurer aussi longtemps. Moi, je le vois peut-être deux fois par semaine, et ça fait longtemps que je suis tanné. Je gage qu'ils se séparent à cause du petit chien mongol qu'il vient d'acheter.
Je vais enfin être libre de sortir de chez moi sans craindre d'être attaqué.
Sunday, August 24, 2008
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