En informatique, au Secondaire, on devait se placer deux élèves par ordinateur. Alors, le jour du tout premier cours, comme je ne connaissais personne dans le groupe, j'ai attendu que toutes les équipes soient formées avant d'approcher qui que ce soit. Comme ça, si le nombre d'élèves était impair, je ferais équipe tout seul, ce qui était le scénario idéal. Et si le nombre d'élèves était pair, je me retrouverais logiquement jumelé à l'élève le moins sociable du groupe, ce qui était le deuxième meilleur scénario possible. Et c'est comme ça que j'ai connu Pascal.
Pascal avait une grande passion dans la vie: les avions. Et il aimait aussi la guerre. Pourquoi? Parce que dans la guerre, il y a des avions. Il était membre des cadets, avait toujours la tête rasée et portait, même à l'école, des bottes d'armée, des pantalons de camouflage et des "dog tags". Et ses passe-temps consistaient à construire des modèles réduits d'avions, aller voir des spectacles aériens, écouter des films de guerre, etc.
Notre école avait instauré un quinze minutes de lecture obligatoire à chaque jour. Et, tandis que moi j'en profitais pour feuilleter des magazines remplis de mannequins en sous-vêtements ou en bikini, Pascal, lui, lisait sa propre pornographie, soit des revues sur les avions et sur la guerre.
Par le biais de notre jumelage informatique, j'ai réussi à m'infiltrer dans les partys de cadets que Pascal organisait chez lui, et même à y inviter d'autres de mes amis. Toutes les filles que mes amis et moi avons connues en dehors de l'école, c'est grâce à Pascal. Le seul problème, c'est que c'était toutes des filles qui trippaient sur les avions.
Un jour, Pascal, son père et son petit frère ont déménagé dans la région de Montréal, pour que Pascal puisse étudier à l'École Nationale d'Aérotechnique. Et je suis moi-même déménagé à Montréal par la suite (en janvier 1998, pendant la crise du verglas!), un peu grâce à Pascal, parce qu'il connaissait un cadet qui se cherchait un co-loc.
Le cadet en question était surnommé "L'Affreux". Faut dire que son nom était Lafrenière, mais même sans ça, le surnom aurait été approprié. L'Affreux avait deux perruches qui criaient sans arrêt et m'empêchaient de dormir. Mais, trois semaines après mon arrivée, il y a eu un incendie au rez-de-chaussée et la fumée s'est répandue dans tout l'immeuble. Quand je suis entré dans l'appartement, j'ai trouvé les deux perruches mortes asphyxiées, une sur le bord de la porte et l'autre sur le bord de la fenêtre.
L'Affreux était triste, mais pas moi. Il disait qu'il ne pouvait pas vivre sans animal domestique. Je lui ai donc suggéré d'acquérir un chat, ce qu'il a fait. J'étais allergique aux chats, mais pas autant qu'aux cris de ses maudites perruches.
Quelques mois plus tard, quand L'Affreux et moi sommes partis vivre chacun de notre côté, il voulait que je garde le chat, mais moi je n'en voulais pas, alors je l'ai refilé à mon frère, qui venait de s'installer à Montréal lui aussi, un peu grâce à moi (et, par extension, à Pascal).
Mon frère possède encore le chat aujourd'hui, plus de dix ans plus tard. Et le chat porte toujours le nom qu'on lui avait donné à l'époque, Pascal et moi, et qui était le nom d'une danseuse nue.
(à suivre...)
Saturday, August 30, 2008
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment