J'ai vécu au-dessus d'un an dans mon appartement avant de voir ma voisine de droite pour la première fois. Je revenais du restaurant du coin, une poutine italienne à la main. Avant, je prenais toujours la poutine régulière, jusqu'au jour où ils ont remplacé la sauce à poutine par une sauce qui goûte la charogne, question que les clients commandent plutôt la poutine italienne, qui coûte un peu plus cher.
Donc, je montais l'escalier qui mène à mon appartement et, par le plus malheureux des hasards, ma voisine de droite était sur son balcon. Comme je m'apprêtais à manger, je ne voulais pas regarder cette masse immonde trop directement. Non seulement pour ne pas perdre mon appétit, mais aussi pour éviter que ma poutine refroidisse, au cas où ma voisine de droite aurait autant d'insignifiances à partager que mon voisin de gauche.
Une fois devant ma porte, je sors mes clefs et j'essaye de trouver la bonne et de débarrer ma porte au plus vite pour éviter la confrontation. Au même moment, ma voisine de droite marmonne à elle-même: "Ah, c'est lui mon nouveau voisin..." Je fais semblant de rien. J'aime pas ça les gens qui se parlent tout seuls. Même si, en général, j'aime mieux ça que les gens qui me parlent.
Ensuite, elle dit d'une voix forte et sur un ton autoritaire: "Eille, toé, viens icitte!" Le contraste est tellement bizarre que je ne peux m'empêcher de regarder en sa direction. Et c'est à ce moment-là que je vois qu'elle a un chat et que c'est à lui qu'elle parlait. Elle me dit: "Désolée, je voulais pas te faire peur." Puis, enfin, j'entre chez moi.
Le lendemain matin, je me fais à déjeuner dans la cuisine, quand j'entends du monde jaser. C'était ma voisine de droite et mon voisin de gauche, qui parlaient de chaque côté de ma fenêtre, qui était grande ouverte. Et ils parlaient de moi. Ma voisine de droite racontait à quel point je n'avais pas de classe, de respect, de savoir-vivre et mon voisin de gauche lui expliquait que j'étais gentil mais simplement très gêné.
Et moi, j'ai arrêté de me faire à déjeuner, le temps que cette conversation surréelle se termine, ma voisine de droite déclarant: "Si jamais je suis en détresse, j'irai pas chez eux pour demander de l'aide certain!"
Une autre bonne nouvelle.
Sunday, August 24, 2008
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2 comments:
Que c'est bon se défouler par écrit!
Je prends un plaisir à te lire.
Tant mieux. J'ai plusieurs histoires à partager ici, en faisant semblant qu'elles sont fictives. As-tu une préférence pour le pseudonyme que je devrai utiliser quand je vais parler de toi?
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